Réflexions :
Le Self personnel est une parcelle d’Essence… Ce Self est automatiquement en connexion avec l’Essence puisqu’il en fait partie par définition; Même si il y a perte de la connaissance de ce lien et effectivement nos parents et l’environnement ont certainement une influence directe sur l’accessibilité à cette (re)connaissance de notre connexion à l’Essence. Je ne pense pas que seule(s) cette parenté ou cette influence épigénétique jouent.
A mes yeux, notre connexion est là de tout temps – pour ne pas dire hors du temps - et ne dépend pas uniquement de l’influence de nos parents. Les aspects trangénérationnels ou transpersonnels tels que les liens parentaux n’influencent pas la qualité de Self mais peuvent uniquement altérer notre (re)connaissance de notre connexion à celui-ci. Son accessibilité peut donc être empêchées par toutes les introjections qui envahissent notre espace personnel et ne peuvent pas être digérées et intégrées dans notre système.
Il y a donc, pour moi, chez l’enfant une présence du Self de tout temps (préconceptuelle, in utero et post délivrance).
Cette réflexion en amène une autre :
La remise en question, chez l'un de mes collègues, des théories apprises quant au processus de développement de l’enfant. Celles-ci sont notamment en lien avec le miroring et notre faculté d’apprendre au travers de nos neurones miroirs.
Il est évident que, du point de vue médical, cette autre question est en lien direct avec l’âge où l’enfant est capable de s’identifier ou peut commencer à avoir des souvenirs plus personnels. Pour mémoire, c’est le moment – vers nos 5 ans – où nous démarrons plus consciemment notre musée personnel. Celui-ci peut déjà être encombrer des empreintes trangénérationnelles ou transpersonnelles, et à tout le moins parentales… Les études menées sur des survivants de la Shoah tant en Israel qu’en France démontrent qu’effectivement l’expression génétique des descendants des survivants des camps est exacerbées sur certains types d’événements en lien avec cette survie. Ils ont développé une plus grande réactivité à certains types de situation et, donc, sont plus sensibles à l’activation du réflexe de survie Fight, Flight ou Freeze que nous retrouvons dans toutes les situations de stress post traumatiques.
Neurologiquement le cortex frontal ne permet une reconnaissance de soi qu’à partir d’une certaine maturité vers 8, 9 ans et sa pleine maturité vers 25 ans.
Le modèle de la Logosynthèse, par exemple www.logosynthesis.net , ne s’intéresse pas tant au développement de la personne elle-même que plutôt aux empreintes énergétiques laissées dans notre espace personnel au sein de notre expérience de vie.
Cela implique que peu importent les événements de vie, par exemple, nous nous intéresserons plus à la notion de représentations ou des formes spatiales d’énergie gelée dans notre espace personnel afin de la remettre en mouvement. Tout ceci implique qu’effectivement ces traces - et dès avant notre conception là où nous sommes pure Essence et certainement dès la conception avec l'apparition de cette parcelle d’Essence qu’est le Self venue expérimenter quelque chose – Path of the Will – ou venue faire expérimenter à notre environnement -nécessitent une existence de notre Self.
Cette réflexion m’amène à repenser complètement cette partie de notre travail sur les traumas complexes et troubles de l’attachement… En Logosynthèse, j’ai le sentiment que nous avons la possibilité d’amener le client à se reconnecter à son Self. Cette reconnaissance est parfois rendue compliquée par la multiplicité et complexité des objets dans notre musée personnel ou transgénérationnel… La solution ne tient pas tant dans notre technicité que dans la qualité de notre alliance et de notre présence. Le modèle IFS (Internal Family System de Richard Schwarz) a relevé 8 qualités (8 C) qui démontrent la présence du (ou de) Self :
· Calme : comprenant l’apaisement, le sang-froid
· Curiosité : la capacité à tout accueillir, tout entendre
· Compassion : la capacité d’entrer en résonnance avec l’expérience de l’autre sans s’y hyper-identifier
· Clarté : caractérisée par la clairvoyance, la perspicacité
· Confiance en soi : confiance en ses propres aptitudes et capacités
· Créativité : cherche des alternatives, de nouvelles solutions.
· Courage : la capacité d’avancer, de s’exposer
· Connectivité : recherche de la connexion avec les autres et ses propres parts internes.
Au-delà de ces qualités, je pense que dans (et de) notre Self en tant que thérapeute nous pouvons simplement énergétiquement aider à cette reconnexion sans autre intention que d’être… présent sans intention de faire, ni attente… Simplement être témoin de la démarche de reconnexion du client… et de ses prises de conscience qui l’amèneront à retrouver du self et, de là, son Self en lien avec l’Essence…
En terme de travail sur les traumas, cela représente une belle avancée qui permet de laisser tomber la notion de plan de traitement qui est inévitable si vous travaillez avec une autre modalité telles que l’EMDR, l’EFT ou REMAP ou les TCC par exemple.
Cela accélère également le retraitement de ces événements en remettant cette énergie en mouvement. La vie est mouvement et perpétuelle adaptation en recherche d’homéostasie… Cet équilibre et ce mouvement sont relancés par la simple application des phrases de Logosynthèse. Nul besoin de rechercher un ordre de travail précis et spécifique afin d’éviter les divers ordres de dissociation. Nous pouvons stabiliser directement la personne en construisant notre alliance thérapeutique et lorsque celle-ci est suffisamment reconnue par le système nous pouvons, dès lors, commencer à laisser les phrases de la Logosynthèse faire leur travail. L’élément du contre-transfert est d’autant plus important qu’il pourrait faire obstacle à l’alliance de travail car cela pourrait amener l’accompagnant à vouloir faire quelque chose… Cette réaction à du matériel personnel du thérapeute le couperait instantanément de sa capacité à suivre le client, sans jugement ou interprétation, là où le client est… l’empêchant également de faire la part des choses entre réactions et actions et les racines, causes et origines réelles de la thématique à travailler.
Un travail sur soi et un suivi de supervision est fondamental pour tout thérapeute mais est d’autant plus sensible pour un praticien en Logosynthèse.