Mes jours
"Mes jours
Mes jours courent après les jours
de plus en plus courts, de plus en plus sourds
aux futiles excuses de nos lâchetés, de nos fausses piétés
en corps et toujours cette course folle, cette course effrénée
qui nous empêche de vivre comme don le temps présent
le temps cadeau de vie les éléments épars pillés
s'envolent sous le souffle, sous le vent glacé
de ces visages abandonnés aux affres perdues des absents…
Solitude… solitude, tu n'existes que dans l'imaginaire
des peurs, des craintes de nous regarder face à face terre à terre
Miroir des vanités réveillées, brisées par l'iris pur et dur du seul ami
Que nous ayons, notre cœur… notre âme, notre juge intérieur
Le seul à qui nous ne pouvons mentir, réellement, lui… oui… lui…
Lui, ce frère de souffrance qui se terre derrière mille portes de sortie,
D'amours décomposées, ou de cent et mille vilenies…
Les feuilles d'âme s'emportent et frappent à ma fenêtre
J'y regarde l'œil morne le passage des saisons
J'y observe l'œil fuyant, presque torve le bûcher de ma raison
Les feuilles portent les âmes noires… souffre, salpêtre…
Tourbillonnent en corps beaux les saisons,
Tourbillonnent ce sang ces membres
Bouillonnent dans mes veines les poisons d'illusoires caches pénombres
D'hypothétiques grottes où me réfugient toutes créations…
Parce que la vie est lumière
Elle ne se compose que de demi-teintes, de jeux d'ombre et de lumière
Nuit et brouillard négligemment jetés sur le bât, et notre joug
Humain trop humain notre cœur de la raison se déjoue
Là où le miroir se brise et d'argent plaqué se dissimulent les fissures
De nos expériences l'inéluctable fracture
If Yves