Ma nuit

Ma Nuit      

 

"Ma nuit

 

Ma nuit

Sombre sans heurt

Ni coup férir

 

Au long d’un frémissement périr

De malheur, de bonheur voire de peur

 

 

Ma nuit

Creuse au sein de mon âme

Des fosses si profondes, si claires

Que ton être… ton mal s’y pâment

En millions de feux… d’éclairs

 

 

Ma nuit

Orageuse… zèbre et lézarde

Le cœur qui ne m’appartient encore à peine

 

Le corps meurtri de flétrissures blafardes

Offertes en rémission… d’un homme… le pardon … les peines…

 

 

Ma nuit

Te ressemble

 

 

Ma nuit

Te rassemble

 

Et vole en éclats lourds

 

Brisures morbides… doigts gourds

 

Eparpillés sous ton iris de braise

Qui m’émeut… et me sculpte terre glaise

De vies passées à t’espérer

 

A t’imaginer… à te respirer…

 

 

Ma nuit

Balbutiante

Qui roule sous les dards du jour

 

Ma nuit

Plus habillée de tes regards

Que mille soleils ou fards

 

 

Rythmes et papillons de toujours

 

 

Ma nuit

Trompe et sonne du corps

 

Retentissant vacarme de néant

Qui, d’une ombre, s’effraie séant

 

Ombre attachée, coulée dans l’obscurité de mon or

 

 

Ma nuit

S’oublie parfois, sous l’astre levant…

Et s’illumine de tes caresses… du vent…

 

Qui m’apporte un dais velours

Où, sous tes doigts, mon cœur accourt

 

 

Ma nuit

Porte des bleus inscrits en lettres chairs au plus profond de mon être

 

Salpêtre

 

Traces de vie… partagée en de rares trais de serpe

Acerbes

 

Saignées et écumes sauvages

D’où s’égare ton visage

 

 

Noyade sèche inscrite aux commissures

De nos lèvres unies

Eperdues et souffrantes

 

Ma nuit

S’immole

Somnolence de l’âme

Percée d’une lame

D’une langue purpurine

Assassine

 

Noyade sèche donnée en pâture

De nos corps désunis

En recherche de Soi, de l’Autre… en âmes errantes

 

 

Ma nuit

S’emporte lentement sous des paillettes de temps

 

Ma nuit

Illumine de sons, de couleurs

Les noirs méandres du cœur

 

Ma nuit

Compte

Pas à pas

Les clairs

Obscurs

De lunes

Qui sombrent…

Eclairs

 

 

Sous les coups de tes regards

Qui me déglacent

Hagard…

 

 

 

Ma nuit

Tombe de soleils tendres

Pour, aux confins des jours, près de toi s’étendre…

 

Ma nuit

S’épuise à t’imaginer

Là… où les mots ne portent plus rien d’autre

Que le vent à un cœur déchiré

Par tant de beauté

 

Purs détails

Vitrail

Offert à une âme chavirée en pointes vermeilles

 

Rouges sangs qui battent un tempo

Affolant

Sous ton iris incandescent

 

Brins de pensées

Déposées en nuées

 

Halètements apeurés d’y redécouvrir

Ma nuit

 

Sombre des astres qui pleurent

Du tombeau le désastre

En vain

Enfin

Vivre

Affectives vivres

 

 

Sous un rocher qui se désespère

Du monde le cœur de pierre

Déposé en coupe d’éternités

De la terre l’âme laminée

 

Sous le corps épuisé de lutter

 

Vagues de chaleur en vagues latentes

M’explosent d’éternités

Pour sombrer dans la nuit latente

Latente

Nuit

 

Solitude anémiée… vaincue… en déroute…

Compagne de fortune… en route…

 

Ma nuit…

Je t’attends…

 

La nuit…

 

Je t’attends…                                                                            If Yves

Je respire nos âmes

12 mai, par Yves Wauthier - Freymann

je respire nos âmes

en volutes de fumée

sur tes ailes

déposées

je respire tes yeux

et par tes sourires

j’y entrevois les Cieux

et dix mille autres lieux qui m’inspirent

je respire ton air

s’y ouvrent des parfums

qu’exhalent tout à la fin

ce qui m’amène à te plaire

je respire calmement

et mes pensées s’éloignent

de tous ces anciens tourments

là où nos coeurs se rejoignent

je respire et m’inspire

de tes rires

je respire en faim

et de toi de nous m’imprègne sans fin

if yves

retraite TAT (...)