13 Jean
"Il m’arrive d’imaginer des mondes d’outre Monde…
Quelques scintillements tracés sur le fil du rasoir de notre intelligence,
À la frontière de la compréhension, de l’entendement…
Là où les Parques filent les impétueux chemins de nos existences…
Là où les Ases déposent d’un baiser l’œil d’Odin sur le chaudron du monde d’en haut…
Là où se bâtirent de fumées, de sacrifices royaumes et empires…
Les hordes déferlantes conquirent de frappe et de taille les forteresses échevelées
Envahies par les vents engouffrés, de bruits, de fureurs, délavés
Au sang des nobles chevaliers, sombres et taciturnes ombres
Qui passent, tels les fantômes de ces combats perdus, oubliés,
À la limite de nos mémoires vaines…
D’une vie sans espoir la déveine…
Il m’arrive d’imaginer des mondes d’outre Monde…
Quelques scintillements tracés sur le fil du rasoir de notre intelligence,
À la frontière de la compréhension, de l’entendement…
Là où les Parques filent les impétueux chemins de nos existences…
Surgissent alors des brumes givrées d’Hypéron les éclats bleuis
De nos lames larmoyantes et rougies
Presque couleurs chairs, putrescentes réminiscences…
Surgissent alors des mers gelées d’Hyperborée
Les cavalcades océanes des tribus oubliées, décimées
Et la houle hurlante, déferlante lavent nos souillures, nos pêchés
Et la houle hurlante, déferlante lavent nos souvenirs dans les fleuves sanguinolents de nos lâchetés
Et la grande faucheuse prie
Et la grande Amante s’accouple en corps et en corps, décharnée, à nos vies…
À nos squelettiques envies…
Il m’arrive d’imaginer des mondes d’outre Monde…
Quelques scintillements tracés sur le fil du rasoir de notre intelligence,
À la frontière de la compréhension, de l’entendement…
Là où les Parques filent les impétueux chemins de nos existences…
If
Yves
À toi, Jean
Un arôme, un zeste d’oubli
Fumerolle de nos mémoires le pli
"