Pars loin … Parts dans le lointain de l’être humain
Parts qui pleurent les lendemains désenchantés désenchanteurs
Parts sombres qui sombrent de main en main
Doigts qui parcourent les traces de toi… douces torpeurs
Oubliées dans la chaleur des draps de Soi, en quelques mots
Déchirés ou déchirants et, en tout cas, inutiles lorsqu’apparaît l’aube aux doigts de rose
Ulysse errant d’îles en îles, perdu, essoufflé dans cette course éperdue d’avance
Quelques maux déposés de mon cœur en errance… Humus, terreau en graines de prose
Et une fois en corps, en cœur reprendre le flambeau, sortir de la grotte d’où je m’élance
Regarder le soleil sous tes iris, éteints, triste, regarder la raison imposer ses douleurs
Au cœur et sous prétexte d’aimer, de se protéger, s’enfouir ou s’enfuir par peur
Peut-être pour ne pas être ou peut-être parce que cette vie n’est que leurre
Jeux de dupe dispersés au gré du vent, navire flottant flirtant au gré des courants
Et s’élancer à nouveau, à l’abordage, peu sage, de notre humanité, de nos sentiments
Encore une fois déborder de courage, cesser de saborder notre ouvrage de mille couleurs
Simplement respirer le grand large et inspirer quelques flammes ou quelques femmes
S’y noyer, s’y perdre, se trouver efflanqué de mille coupures au sourire de leurs lames
Espérer encore, attendre et s’étendre, las, en penser pis que pendre
Et toujours ce cœur trahi, qui se trahit et s’étonne de t’attendre… Quelque part
Un oiseau parcourt le ciel et crie ton nom, souligne ton « non » … Pars !
Pars loin… parts sombres qui rayonnent pourtant au risque de s’éprendre
Éternel cycle de la vie, du Karma, du Samsâra… éternelle voie et recommencement
Éternel cycle des envies, des besoins, de l’Ego… déposé à tes pieds humblement
Regarder le soleil levant… du Ponant au couchant
Laisser s’effacer le bleu de l’amer et y plonger l’âme nue, vif argent
Au creux de ces sentiments… Les étreindre comme ton corps de sable
Le laisser fuir entre tes doigts tendres et affables
Sortir de la grotte où nage la Sirène, en oublier le fardeau
Traverser deux fois l’Achéron entre les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée
El desdichado
Entraves chimériques
Entre Dante et doute
Mon cœur saigne, dans un compte gouttes qui me ramène à toi
Mon cœur pleure, comme la neige foudroyée par un brise « laRmes » en plein hiver
Mon Âme hurle, comme un agneau qu’on étripe, qu’on extirpe à sa mère
Mon Âme s’étouffe, à bout de souffle, emprisonnée, encerclée, bâillonnée par mon Moi
Mon corps endolori, meurtri, s’affaiblit, s’évanouit au Royaume des Maux où aucun mot ne soigne, ne panse, ne console, ne remplit ce puits sans
fond, troué, percé par les flèches acérées des faux cupidons
Mon corps cherche péniblement à renaître, dans le souvenir de l’emprunte de tes doigts, de tes soupirs mâles, érotiques et sensuels à la fois, du
magnétisme brûlant de tes mains, de la force rassurante et tendre de ton torse soyeux d’un guerrier viking, de la profondeur de tes perles de mer d’yeux, là où mon Âme effleure la tienne, dans
ces instants où le temps n’existe plus, où nous sommes suspendus à l’inconnu, aux mains d’Eros et de Venus, qui nous prennent sous leurs ailes, et nous emmènent au pays des « peaux Aime »,
là où l’air est plus doux, là où il ne nous suffit plus que d’être nous,
là où la liberté nous époustoufle jusqu’à nous en évanouir du plaisir de tous nos sens,
là où je pourrais m’envelopper de ta peau pour apaiser mes maux et soigner mes plaies encore ouvertes et couvrir ces nouvelles cicatrices,
là où je pourrais colorer mes lèvres de la couleur de ton regard, irradiant dans le soleil levant ou couchant, ou juste par quelques gouttes de ton
sang, quand tu reviendrais d’un énième combat, où tu te serais battu pour la survie de notre amour, et duquel, comme toujours, tu serais revenu t’apaiser dans mes bras, invaincu mon téméraire
Ragnar Lothbrock.